Je me souviendrai toujours de toi… Tu étais douce, joyeuse, pleine de bonté. Grâce à ces belles qualités, tu te faisais facilement des amis, malgré ta timidité. Quelle ne fut pas ma surprise quand cette dernière décida de paralyser ta confiance et de te garder figée sur la première marche! Pourquoi étais-tu maintenant incapable de monter sur la scène, alors que tout allait si bien pour toi en classe? Même si tu préférais laisser les rôles principaux aux autres, tu acceptais maintenant de prêter ta voix à des personnages secondaires. Tu avais dépassé l’idée de figurer en tant qu’objet ou meuble dans nos saynètes. Puisque la gêne est en grande partie apprise, elle pouvait donc perdre son emprise. Comment? Ça prenait un entraînement, par le jeu évidemment! Quelle ne fut pas ma joie quand j’ai compris que ton activité préférée était de te laisser attraper par ce vieux matelas rouge! Tu te souviens du parcours? Tu devais passer par les escaliers et l’estrade redoutée avant de sauter avec créativité sur cette immense éponge. Ça, c’était pour toi! Et voilà! Un peu de répétition, et le tour était joué! Le jour où je t’ai vue monter enfin sur scène, la tête haute, le regard confiant, m’adressant à ton tour un sourire pour me réconforter… Je savais que ça allait bien se passer. C’est avec fierté que je t’ai applaudie alors que tu jouais le rôle de ta vie : que tu te surpassais et dépassais les limites de tes pensées!
Carole