Avez-vous, dans votre salle de classe, une ou un enfant doué qui termine tout dans le temps de le dire? Au cours de votre carrière, vous allez sûrement en côtoyer. Rappelez-vous que la lenteur de l’enseignement est l’élément le plus problématique en salle de classe pour les élèves douées et doués. Comment comprendre les besoins de ces élèves et y répondre? Je vous propose des approches qui ont fait leurs preuves.
D’abord, offrez-leur des choix selon leurs champs d’intérêt. Cette approche demande de bien connaître vos élèves et de lâcher prise sur le contrôle que l’on exerce sur leur apprentissage. De cette façon, les élèves prennent en charge leur apprentissage, et vous agissez comme facilitatrice ou facilitateur ou consultante ou consultant. Vous allez être surprise ou surpris de l’ampleur que peut prendre un projet!
Une autre solution qui donne l’occasion aux élèves d’explorer leurs champs d’intérêt, c’est de faire de la compression (ou compactage). En évaluant leurs connaissances à l’aide d’un test préliminaire, on peut déterminer si elles et ils ont déjà les acquis. Dans l’affirmative, on les encourage à travailler à des projets indépendants en fonction de leurs champs d’intérêt. Donc, ce projet lié aux passions ne devient pas une tâche supplémentaire qu’elles et ils doivent faire à l’extérieur des heures de classe, car la compression permet de libérer du temps dans leur horaire.
L’enrichissement est une autre approche qui a fait ses preuves. Lorsqu’on parle d’enrichissement, on parle de diversifier les tâches présentées en salle de classe, d’aller en profondeur, d’augmenter le degré de difficulté ou la densité d’une tâche. Il faut éviter de donner des travaux supplémentaires. Les élèves douées et doués ne veulent pas d’un carnet « Je m’occupe » qui n’est pas lié à leurs besoins et à leurs champs d’intérêt.
Souvent, les élèves douées et doués aiment bien se retrouver dans un groupe dans lequel elles et ils pourront s’épanouir et se nourrir mutuellement. C’est la raison pour laquelle le groupement des élèves par aptitudes et en fonction de leurs habiletés pourra les amener plus loin dans leur cheminement. Demander aux élèves douées et doués de devenir des tutrices, des tuteurs ou des mentors pour d’autres élèves afin qu’elles et ils développent des habiletés sociales. Cependant, il faut bien connaître vos élèves, car, pour certaines et certains, cette responsabilité peut peser lourd sur leurs épaules.
De plus, vous pouvez faire de l’accélération en sautant une année ou une matière. Cette approche doit être faite en collaboration avec l’enfant, l’équipe-école et les parents. L’élève doit avoir montré, par ses preuves d’apprentissage, qu’elle ou il a acquis les connaissances lui permettant d’accéder à une autre année d’études. Cette décision n’est pas à prendre à la légère, car elle aura des répercussions sur son parcours scolaire. En fait, une ou un élève qui saute une année à l’élémentaire va commencer ses études postsecondaires un an plus tôt. Si l’établissement se trouve loin de la maison, ce ne sont pas toutes et tous les jeunes qui sont prêtes et prêts à quitter le nid familial un an plus tôt que les autres. Il faut donc chercher à savoir si l’enfant a les habiletés socioaffectives requises pour faire le saut.
Lorsqu’on pense aux élèves douées et doués, il faut penser sortir des sentiers battus. Les tâches authentiques vont souvent aller les intéresser. L’ouverture sur la communauté, en invitant des spécialistes à l’école ou en organisant des sorties à l’extérieur de l’école, va permettre à ces élèves de s’épanouir et de mettre à profit leurs habiletés dans notre société. Dépendamment de l’approche que vous allez adopter envers ces élèves, elles et ils vont soit, comme une fleur, fleurir puis se faner, soit vous faire perdre toutes vos fleurs si vous n’apprenez pas à les connaître! Il ne faut pas les oublier, car elles et ils aussi méritent notre attention.