Je me souviendrai toujours de toi, répondant sans hésitation aux appels d’appui. Je te revois passant devant ma salle de classe, les cheveux remontés et retenus par une pince, quelques mèches ballottées par le rythme de tes pas déterminés. Peu importe les situations rencontrées au cours de la journée, tu quittais l’école avec le même sourire de championne qui t’avait accompagnée dès la rentrée. Remarquable et remarquée! Sache que tu as été une enseignante qui m’a grandement impressionnée.
J’ai observé ta grande sagesse qui t’aidait à comprendre que tu avais plus à gagner à reprendre une ou un élève en privé que devant ses pairs intrigués. Protéger sa dignité était plus important que faire valoir ton autorité.
J’ai remarqué ta délicatesse qui te permettait d’être à l’écoute de la fragilité des cœurs en bâtissant et, parfois, en rebâtissant la confiance en soi des élèves. Tu investissais du temps à présenter des stratégies gagnantes et, surtout, à célébrer chaque progrès.
J’ai été témoin de ta patience d’or envers ces élèves impulsives et impulsifs. Tu savais les reprendre avec constance, malgré la fréquence de leurs oublis. Tu comprenais qu’elles et ils étaient incapables de comprendre l’impact de leur choix pour le moment, mais qu’un jour… Ça viendrait : un pas à la fois.
J’ai constaté ton amour inlassable pour l’enfant en croissance, malgré les confrontations, les refus et les provocations. Tu savais que derrière ces comportements se cachent trop souvent la crainte de l’échec et, surtout, la peur de l’humiliation.
J’ai été émerveillée par ta force intérieure qui te permettait de « tourner la page » sur les gaffes d’hier afin d’aller de l’avant le jour suivant.
Une chose est certaine : ces élèves qui t’ont été confiées et confiés savaient qu’elles et ils étaient aimés. Même si, parfois, elles et ils opposaient un peu de résistance, c’était parce qu’elles et ils auraient préféré faire autre chose que de contribuer à leur développement à ce moment précis. Heureusement, ton plan était plus grand!
Grâce à toi, les élèves ont grandi, et… Je dois te l’avouer, à tes côtés, moi aussi!