On me demande parfois : « Si c’était à refaire, choisirais-tu encore l’enseignement comme carrière? » Et sans hésitation, c’est un « oui » qui retentit. J’y ai sincèrement trouvé le bonheur et le sentiment d’accomplissement. J’y ai même découvert une passion pour l’éducation des enfants, petits et grands.
Au cours des années, j’ai vu les avantages de créer des liens, de bâtir une relation de confiance avec chacune ou chacun, d’établir un bon climat. Voilà des investissements riches en récompenses. Graduellement, les regards des petites et des petits du cycle primaire deviennent pétillants d’admiration, comme si l’on était une personnalité de la télévision. Les élèves du cycle moyen trouvent le courage d’utiliser davantage le pouvoir des mots. Elles et ils verbalisent plus facilement leur gratitude et les compliments. Quant aux ados, on pourrait leur reprocher de se retenir un peu trop de dire ce qui est beau. Toutefois, une fois leur respect gagné, elles et ils veulent tout faire pour plaire. La gestion est alors tellement plus facile… et mieux!
Je reconnais avoir un grand besoin de variété, besoin que l’enseignement a effectivement réussi à combler. Impossible de s’ennuyer! (Ce qui est monotone, c’est lorsqu’on tombe dans le piège de se plaindre trop souvent.) Je me suis plutôt amusée à préparer des leçons avec un double mandat. Il fallait que j’aie du fun à enseigner pour m’assurer que mes élèves vivent les joies d’apprendre, d’être éduquées et éduqués. Ma devise est simple : un enfant heureux est un enfant qui apprend mieux!
Cette profession m’a assurément permis de grandir en tant que pédagogue et en tant que personne. Eh oui! Comme tout le monde, j’ai eu mes moments de questionnement quant aux blocages sur le plan des apprentissages ou aux défis liés aux comportements. J’ai eu une année pendant laquelle je me suis sérieusement questionnée à savoir si j’étais encore à la bonne place… jusqu’à ce que ce groupe « difficile » se replace. Sachez que ces diverses expériences ont été mes plus grands moments de croissance personnelle. Le besoin de différenciation pédagogique a sûrement enrichi mon parcours et contribué à ma quête de « savoir plus », mais, surtout, de « savoir mieux ».
Ce travail a offert une belle sécurité à ma famille, avec un salaire très raisonnable, des avantages relatifs à la santé et au bien-être, puis des vacances garanties toujours en même temps que celles de mes petits. C’était rassurant! Que peut-on demander de mieux!
J’ai senti que je contribuais à quelque chose de plus grand que moi. En fait, je préparais la future main-d’œuvre pour tous les types d’emplois. J’influençais la société de demain, un jour à la fois. Ma classe est devenue une plate-forme où l’on encourageait une belle jeunesse à ouvrir son cœur au respect, à la justice et à la compassion, de même qu’à faire une différence dans son milieu, pour le mieux.
Alors, oui! Je choisirais de nouveau l’enseignement. Pour moi… y’a rien de mieux!