Le contexte actuel en éducation sollicite plus que jamais le jugement professionnel des enseignantes et des enseignants. Ai-je vraiment besoin de vous en convaincre? Oui? Disons simplement qu’on part de l’école le vendredi, sans savoir si l’on y remettra les pieds le lundi! Cette précarité nous oblige à observer les apprentissages des élèves autrement. Mais du doute pourrait jaillir une plus grande certitude : faire confiance à son jugement professionnel.
Avec l’outil de recherche CTRL-F, on dénombre facilement 19 occurrences de l’expression « jugement professionnel » dans le document portant sur la Politique de l’évaluation et de la communication du rendement des élèves fréquentant les écoles de l’Ontario, Faire croître le succès.
Le glossaire se trouvant à la fin de Faire croître le succès nous offre cette définition :
« Le jugement professionnel est un processus qui tient compte de renseignements complémentaires au sujet du contenu, du contexte, des preuves d’apprentissage, des stratégies pédagogiques et des critères qui définissent la réussite de l’élève. Il requiert réflexion et autocorrection. L’enseignante ou l’enseignant ne peut s’en tenir seulement aux résultats des productions pour prendre une décision. Le jugement professionnel consiste à faire des analyses des diverses manifestations d’une compétence pour situer où en est l’élève par rapport au niveau de satisfaction des attentes. »
(page 166)
Devant cette formulation exhaustive, il m’apparaît normal d’avoir un peu le vertige. En effet, pour avoir confiance en son jugement professionnel, il importe de considérer plusieurs aspects de l’apprentissage et de l’évaluation. La définition parle de contenu, de stratégies, de critères. Le jugement professionnel est nécessaire tout au long du processus d’apprentissage et pendant toute l’évaluation, pas seulement au moment de déterminer la note qui figurera au bulletin. Mais l’adage le dit : « Un éléphant, ça se mange une bouchée à la fois! »
Je vous laisserai sur ces conseils. Il faut avant tout prendre le temps de bien connaître ses élèves pour faciliter la validation de son jugement professionnel. Aussi, ne pensez pas qu’il vous faut être le seul maître à bord. Vous prendrez confiance en votre jugement en le confrontant, en le comparant et en discutant avec vos collègues et avec l’équipe pédagogique. Si vous en avez l’occasion, participez à des séances de calibrage en évaluation pour favoriser la réflexion. Vous découvrirez assurément que l’usage du jugement professionnel peut devenir un formidable levier vers une plus grande authenticité des apprentissages, surtout en contexte de pandémie.
Joëlle